Le supplice des temps modernes est le manque de temps, à cause de la surabondance de l’information. Il faudrait disposer de vastes loisirs pour assimiler la masse croissante de ce que l’on apprend. Et ce temps fait défaut.
Pour comprendre quoi que ce soit, il faut comparer, voir les analogies, garder un vaste ensemble sous un même regard.
Or cet acte essentiel (qui est la condition du jugement et même du bon sens) nous devient impossible. Et nous nous fions au jugement du seul spécialiste, qui n’a jamais dû, ni pu, ni su voir la totalité et faire une synthèse.
Les questions qui touchent à l’intelligence de la foi sont multiples, diverses. Elles ont des liens l’une avec l’autre. Elles sont, dirait Pascal, “aidées et aidantes, causées et causantes.” Il faut autant que possible les garder sous un même regard, les contempler synoptiquement. Cela suppose quelque loisir. Cela suppose aussi un instrument de travail, qui serait un livre asez léger contenant l’essentiel, pour permettre un exercice de comparaison et d’intelligence.
Si cet ouvrage a quelque intérêt, c’est de ramasser plusieurs problèmes essentiels concernant l’être et la pensée, le temps et l’éternité, Jésus-Christ et l’Eglise, – de permettre, comme dans une Somme, de les voir ensemble.
Et c’est en ce sens qu’il est nouveau. Je puis dire qu’il était jusqu’ici presque inconnu et qu’il paraît en 1968 pour la première fois.
Un index de 40 pages permet la comparaison et la recherche, et peut aider le dialogue du catholicisme avec la pensée moderne. (J.G.)
Desclée de Brouwer – 1968 -1311 pp.