Sonets Occitans – Am Traduccion franceza
Sonnets Occitans – Avec Traduction française
Brève histoire de la Langue d’Oc
on ne doit pas ignorer que la langue d’Oc, la première en date des langues romanes, atteignit au XIIe et XIIIe siècle, un degré remarquable de perfection et qu’elle régna en souveraine incontestée dans le Midi de la France, « des Alpes aux Pyrénées. » Les troubadours exerçaient une grande influence sur les littératures italiennes, castillane, française, même allemande et anglaise : Dante et Pétrarque les appelèrent « leur maître ».
La langue occitane était alors un instrument littéraire capable de traduire les plus délicats sentiments de l’esprit, les plus vives émotions du cœur ; elle eut ses théoriciens et ses grammairiens.
Au XIIIe siècle, pour des motifs divers, se produisit la décadence rapide de la littérature courtoise occitane. Cependant l’annonce se maitint pure longtemps encore : ce qui, tels les rédacteurs de coutumes et les clavaires des communes, écrivaient la langue d’Oc, lui conservèrent sa graphie et ses caractéristiques littéraires. Mais ces titres de noblesse finirent par disparaître : ne se transmettant guère que sur les lèvres des paysans et des ouvriers, la langue se défendra, avilit et tomba à l’état de « patois »…
Extraits de
Dans une église
Je suis entré par hasard dans une église obscure,
A l’heure où l’on rendit entend plus le moindre chant.
Qui sait ! Un jour peut-être, naufragé suppliant, finirait
par trouver la crique à l’abri du danger…
Bientôt, sous la haute route, j’ai repos et fraîcheur,
tandis que dehors la chaleur doute est accablante.
Comme le mystère du Saint Lieu m’émeut !
Déjà faiblissent mon orgueil et ma rancœur.
Ni fumée d’encens ni points de flammes au chandelier.
Les prêtres sont partis.
Dans l’ombre des piliers, seule, une aïeule, tête inclinée, est en prière.
Mais moi, que le doute abreuve de douleur, quand
ferai-je la seule chose nécessaire pour que la Foi
me soit un baume guérisseur !
Toulouse – Edouard Privat – 1931
Très bon état – 275 pp.