Histoire d’une manipulation
Comment la femme qui fut l’emblème de l’avortement aux Etats-Unis y est-elle devenue la plus célèbre icône du combat pour la vie ?
A 21 ans, enceinte pour la troisième fois, Norma McCorvey, pauvre et paumé, devient le prétexte, ous le pseudonyme de Jane Roe, de l’arrêt Roe contre Wade de la Cour suprême qui légalise l’avortement en 1973.
Convertie au christianisme, Norma McCorvey nous livre le récit passionnant, poignant, mais aussi réconfortant de son parcours. Par-delà l’histoire d’une froide manipulation, ce témoignage exceptionnel retrace l’aventure spirituelle d’une femme qui, après avoir connu le mensonge, découvre l’amour de Dieu et de son Evangile de vie.
Un livre-évènement dont on ne ressort pas indemne mais qui ouvre aussi toutes grandes les portes de l’espérance.
Table des matières
Préface de Daniel Hamiche : Plus jamais Roe !
- Mon voisin le terrroriste
- Coups de feu dans la nuit
- “Vous dites que vous êtes Jane Roe ?”
- Intrigues californiennes
- Le plaignant fantôme
- Prendre appui
- Travailler à la clinique
- “Miss McCorvey vous êtes responsable de la mort de trente-cinq millions d’enfants”
- Une journée de vie
- Merci, mais… non merci !
- Le cirque c’est nous
- De Dieu et de la déesse
- Bébé Malachie
- Une petite fille nommée Emily
- De la bouche des enfants
- Assaillie par l’amour
- Rescue dépouillé
- “Roe et Rescue ne peuvent pas être amis… n’est-ce pas ?”
- Des choses spirituelles
- Quand les ennemis coopèrent
- Des fleurs qui rient…
- Tomber du côté de la vie
- Changement d’adresse
- Baptisée
- Acharnement médiatique
- 100 % pro-vie
- Les premiers pas
- L’exode
- Papa
- Des cours de récréation désertes
- Se racheter
- La pleine communion catholique
Extrait de la préface de Daniel Hamiche
Plus jamais Roe !
A vrai dire, il n’y avait pas une bonne raison de publieer en français le récit vivant et poignant de Norma McCorvey, publié sous le titre de Won by Love en 1997 aux Etats-Unis. Il y en avait quarante-cinq millions !
Quarante-cinq millions : c’est, en effet, le nombre proprement hallucinant des avortements légaux qui ont été enregistrés aux Etats-Unis depuis le 22 janvier 1973, date à laquelle la Cour suprême des Etats-Unis, dans son arrêt Roe vs? Wade a décrété constitutionnel le “droit” des femmes à supprimer le fruit de leurs entrailles. L’imagination, et de l’espèce la plus déliée, peine et, pour tout dire, abandonne l’idée même de se figurer un semblable holocauste survenu en moins de vingt-cinq ans. C’est comme si, ce matin, la population del’Espagne voisine venait tout à coup de disparaître de la surface de la planète. C’est encore, pour tenter une comparaison, trente fois plus que toutes les pertes militaires et civiles que les Etats-Unis ont eu à supporter au cours de tous les conflits où ils ont été impliqués, depuis la guerre d’Indépendance (1775) jusqu’à celles d’Irak ou d’Afghanistant, en passant par la guerre de Sécession et les deux conflagrations mondiales. L’avortement est la cause de mortalité numéro un aux Etats-Unis, une mortalité qui se renouvelle 4000 fois chaque jour : un avortement toutes les trois secondes. Certes, on assite depuis le milieu des années 1980, à un infléchissement non négligeable du nombre des avortements chirurgicaux. En 1985, on en compta 1 588 600 ; vingt ans plus tard, en 2005, on n’enregistra “que” 1 206 200, soit 24 % de moins. Mais la réalité statique de cette baisse graduelle du nombre des avortements chirurgicaux risque de dissimuler la réalité pratique du nombre des avortements en général, depuis qu’est arrivé sur le “marché” américain, en 2000, la pilule abortive RU486, ce véritable “pesticide humain” pour reprendre la forte formule du professeur Jérôme Lejeune, que la France des “droits de l’Homme”, mais assurément pas de ceux de l’enfant, a donné au monde…
Comment cette grande nation, au vaste territoire – dix-huit fois la surface de la France mais avec une densité de population trois fois moindre -, aux abondantes richesses naturelles, à l’agriculture sans pareille, comment cette grande nation fière, à juste titre, de ses libertés garanties par la plus ancienne constitution écrite au monde, et des ses principes chrétiens, c’est-à-dire la nation qui semble approcher au plus près de la “saine laïcité” entendue comme l’entend le Magistère contemporain, a-t-elle pu si brutalement et si radicalement rebrousser le chemin que la Bible, pourtant présente – et même omniprésente – dans sa vie quotidienne, lui avait indiqué dès son premier Livre : “Soyez fécond, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la (Gn 1,28), chemin qu’elle avait suivi avec assez d’application et de persévérance jusqu’aux années 1960 ?
Répondre à cette angoissante question exigerait une étude approfondie que ne permettra pas la limite qu’on s’est imposée pour ce texte de présentation. On soulignera pourtant que le torrent dévastateur qui allait, en gonflant, balayer les levées de terre faites de main d’homme, et qu’on croyait suffisantes à le contraindre, venait de très profond et de très loin, et qu’il allait, dans tout l’Occident, submerger les valeurs naturelles et morales sur lesquelles il s’était édifié et sans lesquelles il ne peut se soutenir.
La “révolution culturelle” des années 1960 fut un assaut général, qui se voulait final, contre les vestiges d’une anthropologie déjà mise à mal par la Renaissance, la Réforme et la Révolution dite française. C’est dans l’ordre de la morale sexuelle – dimension pa plus immédiatement visible de cette “révolution culturelle”, et préparée de longeu main par des Sigmund Freud, Wilhem Reich, Alfred Kinsey et tant d’autres – que les attaques seront les plus radicales et les plus homicides (on parle d’un milliard d’enfants avortés dans le monde pour la seule période allant de 1975 à 1997).
Précédé de premiers ébranlements qui remontent au début du XXe siècle, avec la création du planning familial à New York par Margaret Sanger, puis des puissantes secousses des mouvements féministes et pro-abortionniste, dans les années 1960, ce bouleversement allait être constitutionnellement sanctionné et donc amplifié par la plus haute instance du pouvoir judiciaire aux Etat-Unis avec l’arrêt Roe vs Wade de la Cour suprême…
Editions de l’Homme Nouveau – 2008
Neufs de stok