Ce que croyait Jeanne Jugan ?
Question qui, en même temps qu’elle nous renvoie à la réalité fondamentale de la foi, nous amène à cette extraordinaire découverte : chez Jeanne Jugan, la foi se confond avec la pauvreté. Pauvreté, quant aux biens matériels, comme l’entend saint Luc. Pauvreté, au sens large d’humilité, comme l’entend Matthieu. Mais pauvreté qui, chez l’un comme l’autre, est avant tout dépendance constante et filiale envers Dieu, avec ce que cela engendre de paix, de joie, de sagesse, de courage, tous ces biens dont Saint Paul fait le “fruit de l’esprit” et qui obligent à s’apercevoir que foi, pauvreté, charité se rejoignent au point de se confondre.
Parler de pauvreté, c’est en vérité la seule manière vraie et honnête d’interroger Jeanne Jugan sur sa foi.
C’est la seule façon de ne pas perdre le bénéfice du rayonnement de cette foi sur la nôtre. C’est un lumineux approfondissement et très inattendu de cette pauvreté à laquelle les âmes aspirent aujourd’hui si souvnet sans en connaître toujours, et même la plupart du temps, la vraie source et sans lui donner son vrai nom.
Ces pages voudraient contribuer à éveiller et à révéler un peu de cet amour qui commence et finit avec la pauvreté qui, en Dieu seul, prend son sens.
Mame – 1974