… Au début de l’occupation française, cela ne changea guère. “Tribus sauvages” nota-t-on sur les cartes. Seuls ‘intéressaient à ces nomades les risques-tout qui ne craignaient pas de s’enfoncer vers l’Ouest, les Maître, les Pavie, les Guénot, et ces Missionnaires du Kontum, installés dans la jungle un quart de siècle avant le premier militaire. N’ayant plus de le droit de massacrer les Moïs, les Annamites, désormais, se contentèrent de les exploiter dans des échanges où le chasseur naïf était toujours dupé. C’est déjà une amélioration.
Puis, la prospérité s’étant, du fait de la guerre, répandue sur l’Indochine, et la brousse commençant à reculer devant les hévéas, on a vu arriver des touristes, puis des colons en quête de concessions, des envoyés de riches sociétés, des agents des Travaux Publics : la ivilisation pénétrait chez les Moïs.
– Un bienfait ! crient les uns.
Oui je le crois…
– Leur mort ! jurent les autres
Ca je le crains…
Les faits sont là….
Edité par les Laboratoires Martinet – 1920