La pensée moderne et le catholiscisme
L’origine de ces pages est facile à raconter. Ce sont les notes d’un cours sur la Bible, fait en captivité, et recueillies par un auditeur des plus fidèles. En 1942, elles avaient été logées, comme jadis Moïse, dans une de ces “corbeilles” que les captifs étaient autorisés à renvoyés chez eux. Ce rite de renvoi laissait entendre que la captivité était un état permanent, où, les communications n’étaient pas rompues, une sorte de sheol, un royaume des morts où l’on était nourri par les sacrifices des vivants et d’où l’on pouvait faire procéder sur eux quelque souffle de vie. J’avais donc placé dans ces sombres envois quelques touffes d’aspholèdes, en particulier, ces cours bibliques. Ces cours étaient imparfaits, manque de temps, de documents et de la liberté nécessaire à tout exercice de l’intelligence. Et les notes encore plus imparfaites que les cours, puisque, dans une leçon parlée, l’esprit supplée à ce qui manque. Il eût fallu, dès le retours, brûler ces notes, attendre que la durée fasse son oeuvre, puis écrire à nouveau dans le calme de la retraite, dans l’abondance des documents et des ouvrages qui chaque année viennent sur des points de détail éclairer ces éternels sujets…
Aix-en-Provence – 1947