Préface de Gaston Deschamps
Il y a quelques semaines, au cours d’un voyage en Orient, je visitais les îles de la mer Égée, récemment délivré d’un joug pesant est réveillé d’un sommeil séculaire. L’archipel était en fleurs. Le souffle de la liberté renaissante faisait éclore aux façades joyeuses des maisons pavoisées de drapeaux neufs les jolies couleurs d’azur et d’argent qui unisse l’azur des flots bleus à la grandeur de l’aube céleste pour symboliser la renaissance de léninisme ressuscité. Je fis une assez longue escale au port de Mythilène, bariolé, comme autant d’Homère, par les reflets qui parti au va-et-vient des Olympie de le sillage débarquent pas : un des officiers les plus distingués de la marine grecque, le lieutenant de vaisseau Mélas, qui, né en France, à garder pour les Français une prédilection particulièrement cordiale, voulut bien m’honorer d’une hospitalité personnelle.
Pour une merveilleuse après-midi d’été, sur un promontoire dans la splendeur dorée prolongeait un somptueux mirage au cristal transparent du golfe, nous étions réunis chez Monsieur et Madame Mélas. Le magnifique déclin du Soleil répondait sur le décor de la mer et des îles de lumineuses influences de paix, de douceur et de sérénité.
Tout à coup, on entendit une sonnerie de clairon, une batterie de tambours. Au pas accéléré, sur le flanc du coteau qui domine la mer, une compagnies de boy-scouts s’avançaient en bon ordre, parent et par fils, drapeau déployé. À travers un léger rideau de verdure argentée, que le feuillage pas des oliviers étendait sur la colline au bord du chemin, on voyait, par intervalles, briller l’équipement des jeunes éclaireurs. Le bruit de leurs pas se rapproche de nous. Et bientôt je les vis arriver, musique en tête, sur la terrasse de la villa Aklidiou. Ils avaient fort bonne mine sous leur feutre gris et leurs vêtements kaki… rapidement alignés par leurs instructeurs, ils firent le salut militaire en l’honneur de la France, et acclamèrent d’une voix unanime d’un seul cœur, le nom de notre patrie. Je revois encore cette scène, les figures ingénues et fières de ses braves enfants, le geste de leur grand bâton, ou les droits comme des hampes de drapeaux, élevés en signe d’allégresse, selon le rite de boy-scouts…
Le chef des Eclaireurs de Mythilène, M. Douvaletti, un jeune homme au visage énergique et fin, me parla des éclaireurs de France, du « scoutisme », et fit l’éloge du capitaine Royet, qui chez nous a été l’un des apôtres de ce mouvement moral, social et national.
On se figure aisément quel joie je pouvais entendre parler, là-bas, de notre vaillant compatriote et de l’œuvre admirablement féconde à laquelle il consacre sa double vie.
Ce qui est sept heures, à quelles nécessités actuelles et pressantes elle répond, on le verra bientôt en lisant le livre s’insère dans une simplement voulue, dans cette préface donner au lecteur un avant-goût.
J’ai vu le capitaine Royet à l’œuvre, sur le terrain, et je sais que, chez lui, expérience du praticien égale et confirme la sagesse du théoricien. Sa théorie, c’est que la prédominance des intérêts égoïstes dans une société produit incohérence en août, l’anarchie en bas. Il considère l’indiscipline comme une révolte de l’individu contre la communauté. C’est pourquoi il a résolu de restaurer chez nous le centre de Londres, qui est une des formes de l’instinct de conservation. Par là, son œuvre est sociale. Elle est aussi, et par la même raison, une œuvre nationale, puisqu’une nation indépendante n’est pas autre chose, en somme, qu’une société organisée. Elle est enfin, par-dessus tout, une œuvre morale.
Le bréviaire de l’éclaireur, tels que la formule est le capitaine, nous propose la pratique pure et simple des vertus qui, depuis que le monde existe, ont exalté de ciment si la vie idéale de l’humanité. Hors de cet idéalisme créateur, il n’y a pas de réalité possible.
Représentant les boy-scouts, le lieutenant de vaisseau Mélas m’a dit :
« Nous voulons leur faire faire l’apprentissage de la liberté. Nous désirons que ses enfants, issus de plusieurs générations humiliées par la servitude, puis enfin vivre la tête haute. »
En parlant ainsi, cet excellent officier de la marine illimitée songerait peut-être aux institutions par lesquels les léninisme antique avait réglé, notamment chez les Athéniens, éducation de la jeunesse et la préparation aux devoirs militaires.
Les éclaireurs seront chez nous ce qu’étaient les éphèbes dans la cité antique. Leur apprentissage, aussi salubre pour le corps que salutaire pour l’esprit, a pour premier effet de mettre ces jeunes gens en présence des réalités avec lesquels ils auront à compter. Cette éducation de l’œil, ce développement méthodique de l’attention, cette culture intensive de la volonté entreprenante font parti d’un programme de préparation qui peut servir dans toutes les circonstances de la vie et qui habitue le courage humain à connaître toutes les conditions de l’existence pourront mieux vaincre toutes les difficultés…
Extraits de la Préface
Bibilothèque Larousse – (Avant la première guerre mondiale ?)