Avec la Femme au temps des Croisades, Régine Pernoud donne un formidable prolongement à son désormais célèbre La Femme au temps des Cathédrales. Cette femme médiévale que nous avons découverte et aimée, nous partons à sa suite dans ce qui fut la plus grande aventure du Moyen Age. Les Croisades ne furent pas seulement affaire de soldats et de batailles. Elles ont lancé sur mer et sur les routes des dizaines de milliers d’hommes et de femmes, des familles entières qui ont tout quitté pour aller s’installer autour des Lieux saints. Dans les chartes et dans les chroniques, ainsi que sur place au Proche-Orient, Régine Pernoud a retrouvé la trace de ces hommes et de ces femmes oubliés.
Bourgeoises ou grandes dames, femmes de commerçants ou d’artisans, humbles moniales ; venues de Toulouse, de Châteauroux ou de Poitiers ; Mélisende, Sibylle, Alix, Eléonore – elles ont fait vivre pendant quatre siècles, en Palestine puis à Chypre, l’étonnant royaume de Jérusalem, fragile îlor occidental en terre orientale. Parmi les Arméniennes, les Turques, les Syriennes, les Byzantines, devenues leurs soeurs d’adoption, elles ont cultivés la terre, transmis la vie, gardé les biens. Elles ont subi la rigueur des défaites, les drames de l’esclavage et de l’exil. Plus que les hommes, elles ont été les véritables héroïnes d’une épopée qui, malgré ses errements et ses contradictions, ne visait pas la conquête mais le droit à la cohabitation pacifique, sur une terre appartenant au patrimoine spirituel de l’humanité.
Pour mener à bien un tel ouvrage, grandiose fresque historique sur les rives bigarrées de la Méditerranée orientale, en même temps que réflexion profonde sur la rencontre des peuples et des cultures, il fallait la connaissance intime que possède du Moyen-Age Régine, Pernoud, qui nous livre ici son chef-d’oeuvre.
Stock – Laurence Pernoud – 1990
