Celle qui avance et celle qui freine
Par l’auteur du “Grand Gaspillage”
Les Français sont experts dans la déploration et l’autoflagellation. Depuis trente ans, ils sont persuadés que leur pays est en berne.
C’est pourtant le tableau d’une autre france que brosse ici Jacques Marseille, en s’intéressant aux réalités concrètes et à la longue durée plutôt qu’aux impressions superficielles. Depuis 1973, les Français ont gagné sept ans de vie, leur pouvoir d’achat a doublé et leur fortune triplé. Grâce à quoi ? A la France qui travaille, produit mieux que ses concurrents et vend de plus en plus au monde entier.
Comment expliquer le sentiment de malaise qui déprime la société française ? C’est que, en fait, celle-ci est affaiblie par un Etat vorace et imprévoyant, les syndicats qui comprensent leur faiblesse numérique par une culture de la surenchère et un système éducatifs aux performances moins que brillantes.
Dans un pays qui n’a plus grand-chose à voir avec celui de 1973, ce sont bien deux France qui s’opposent. Et l’exception française, ce n’est rien d’autre, au fond, qu’une France “du front” qui doit supporter le conservatisme d’une France “de l’arrière”.
Jacques Marseille, professeur à la Sorbonne, dirige l’Institut d’histoire économique et sociale. Il a publié une Nouvelle histoire de la France qui fait autorité. Son dernier ouvrage, Le grand Gaspillage, est un best-seller qui n’en finit pas d’alimenter le débat sur la nécessaire réforme de l’Etat.