… Après la prise de Cholet, Cathelineau et Stofflet, autant par respect que par confiance dans leurs talents, cédèrent le commandement à d’Elbée et à de Bonchamps.
Les chefs vendéens ayant connaissance que quelques compagnies de la garde nationale de Saumur s’avançaient sur la route de Vihiers, une partie de l’armée royaliste, conduite par Cathelineau, se porta de suite sur cette direction et s’empara de Vihiers le 16, sans éprouver beaucoup de résistance. La garde nationale se retira sur Doué, abandonnant aux Vendéens la fameuse pièce de canon connue sous le nom de Marie-Jeanne.
Chalonnes restait encore avec sa garde nationale, et quelques détachements envoyés par le département de Maine-et-Loire. Les chefs royalistes résolurent de s’en emparer : le 21 mars, ils se portèrent sur cette place, qui fut sommée de se rendre. La sommation était ainsi conçue :
“MM. les généraux de l’Armée catholique, au nombre de cinquante mille hommes, vous envoient MM. Bousseau et Lebrun pour vous engager de vous rendre, au nom de Dieu, de la religion et des prisonniers chalonnais. Si vous vous disposez à faire résistance, vous pouvez compter sur la dévastation de votre ville. Si au contraire vous vous rendez, vous aurez une grâce entière ; vous nous apporterez vos armes, et vous nous donnerez quatre notables pour otages. Nous allons chez vous au nom de l’humanité”.
“Barbotin, aumônier, Stofflet, d’Elbée, Bonchamp.”
Chalonnes fut évacué, malgré l’avis et les efforts du maire, dont la maison fut livrée au pillage ; mais le sang fut épargné : on prit le parti le plus prudent…
Edition et Librairie Henri Beziat – Paris