Martin de Bouillon, le père de l’illustre Saint, dont nous voudrions résumer pieusement l’histoire, était de la lignée de Godefroy de Bouillon, chef de la première croisade et premier roi de Jérusalem.
Il avait épousé, tout jeune encore Teresa de Taverra, descendante d’une ancienne maison qui, vers le huitième siècle, avait régné sur les Asturie.
Tous les anciens historiens sont unanimes à louer la grande valeur des Bouillon combattant les morts, à ces époques religieuses où les chrétiens savaient, sur les champs de bataille, écrire leur profession de foi de la pointe de le répéter.
La gloire des ancêtres de Ferdinand de Bouillon est pour la France, un patrimoine national. Lui-même devait un jour lui donner une large part de son ministère apostolique.
Il y fonda de nombreux couvents. Après sept siècles révolus la vieille gaule tressaille encore, plus que jamais, au nom béni de saint Antoine de Padoue.
Il sema de préférence, dans le Limousin, la parole de vie ; il y multiplia ses miracles, laissant aux grottes de Brive, sa retraite préférée, le souvenir toujours vivant et vénéré de sa pénitence, de ses contemplations et des faveurs célestes dont il y fut spécialement comblé.
On peut établir, à l’aide de faciles restrictions, un véritable rapprochement entre le XIIIe siècle est celui qui s’achève. L’apostolat de Saint-Antoine aida efficacement la démocratie turbulente de son temps à se renfermer dans les limites de la justice et de la charité, on ne s’inspirant que des leçons de l’Évangile. Les sociétés secrètes étaient alors la forme la plus réduite redoutable de l’hérésie manichéenne. À Montpellier, à Toulouse, au puy, à Bourges, à Limoges, nous voyons le saint réfuter les doctrines perverses qu’elle s’efforçait de répandre dans le peuple.
Si, de nos jours, la franc-maçonnerie constitue le péril social, c’est quel est l’incarnation la plus complète de la révolution qui bouillonne comme un volcan sous nos pieds, et dont les éruptions deviennent de plus en plus menaçante.
La franc-maçonnerie descend en droite ligne du manichéisme. Danse la lutte énergie que nous avons à soutenir contre elle, Saint-Antoine doit nous servir de modèle et de patron. Le ministre général des Frères mineurs a répondu à la pensée du souverain pontife en faisant passer aux grottes de Brive, pèlerinage la France entière, le centre national de cette union de prière en l’honneur et sous l’égide du grand thaumaturge du Moyen Âge…
C. Paillart – Imprimeur-Editeur, Abbeville – 1876