Les “Maquisards du Roi”, ainsi pourrait s’intituler ce récit palpitant, où le drame côtoie le rire, où une chasse à courre alterne avec de durs combats, où la claire détente d’un camp dans la forêt précède une mission secrète en Angleterre.
On lira avec émotion les aventures de ces sept jeunes royalistes dont le rôle s’élève bien souvent au-dessus de leur âge, dans cette insurrection vendéenne de 1793, qui rappelle par plus d’un point notre proche Résistance.
Rien ne semblait préparer des garçons “comme les autres” à vivre une telle épopée, cette “Guerre de Géants” dont parlera plus tard Napoléon : Etienne, chef des insurgés, évadé de son collège parisien, que la trahison de son père jettera d’emblée dans le “jeu fort et cruel”, d’où il essaiera de redonner à son nom “autant d’honneur qu’il en avait perdu” ; Philippe, cousin d’Etienne, ancien page à Versailles sera avec son ami et confident Jean Marie, témoin du serment ; Yves et Florent, les inséparables, jeunes paysans clairs comme l’acier et solide comme le roc ; Gilles, fier jusqu’à l’arrogance, arraché par Philippe de sa solitude ; Louis le banjamin, discret et efficace et poète à ses heures… Et Henri de la Rochejaquelein, leur grand ami, général, à peine plus âgé qu’eux…
Et Albert, le jeune “Bleu” au coeur pur…
Et leurs amis de l’expédition de Chalonnes, où Philippe fit la plus dramatique des captures…
Depuis le soir du Serment, dans leur repaire, au coeur de la forêt, jusqu’au jour de l’ultime drame, en ces mêmes lieux, l’auteur boucle un véritable cycle d’aventures fertiles en péripéties : batailles rangées, combats de partisans, prise de documents secrets de la Convention, traversée en carioles de plusieurs provinces sous des déguisements, embarquement clandestin pour l’Angleterre, évasion de la “Résidence surveillée”, bataille navale, naufrage, disparition d’Etienne… Les évènements se succèdent à rythme passionnant.
Ce récit, qui est un roman d’action, s’est voulu avant tout une apologie de l’Amitié, dans un esprit d’équipe qu’une époque violente, inhumaine, ne peut que resserrer.
Un line visible – l’uniforme blanc adopté par les sept garçons – est le signe sensible de cet union des jeunes “Maquisards du Roi” éclaireurs de l’Armée Catholique et Royale.
Et c’est sur une note d’espoir que s’achève cet ouvrage exaltant.
Collection Signe de Piste – 1954 – Dessins de Pierre Joubert
Jaquette abîmée