“Ils ont des armes de guerre. Sur l’épaule ou entre les deux épaules, ils portent la croix du Christ. Leur cri : Dieu le veut ! Dieu le veut ! est poussé par tous d’une seule voix”.
“Ils” ? Les “compaignons Jhesu”, la “gent Notre-Seigneur” – les croisés, comme les appellerait beaucoup plus tard, en route pour aller délivrer le tombeau du Christ. Massacreurs ou massacrés, véhéments, nourris de signes et de prodiges, inarrêtables, nous les suivons ici jour après jour dans cette épopée folle qui dura trois ans et les mena jusqu’au nombril de la terre, Jérusalem, là où Dieu s’était fait homme et où les temps s’accompliraient.
Aventures, miracles en tout genre, embuscades et charges sauvages, collection de “personnages”, destins pathétiques, la première croisade est la saga de nos ancêtres. Au XIe siècle, en vérité, nous étions des barbares. Mais c’est de ces barbares-là que nous tenons pour l’essentiel cet intime héritage de maîtres-mots et maîtres-rêves qui nous charpente.
Après avoir marché sur les traces des pèlerins de Saint Jacques (Priez pour nous à Compostelle) et des compagnons du Devoir (Ils voyageaient la France), Pierre Barret et Jean-Noël Gurgand ont choisi, avec les croisés, de nous faire le reportage émouvant d’une épopée unique : l’Occident en train de naître.
Nombreuses notes, renvois, et annotations qui éclaireront le récit.
Hachette – 1982 – 485 pp.