Dans l’engrenage du procès de Prague
Vice-ministre des Affaires étrangères de Tchécoslovaquie depuis 1949, Artur London est arrêté en janvier 1951, en même temps que le ministre Clementis, et jugé dans le procès dit du “centre de conspiration contre l’Etat dirigé par Slansky”. Condamné aux travauix forcés à perpétuité, réhabilité en 1956, il est avec V. Hadju et E. Löbl, un des trois rescapés des quatorze coaccusés du procès de Prague, qui rappelle à tous les égards les procès de Moscou.
L’Aveu est le récit du mécanisme impitoyable qui broya les meilleurs militants du mouvement révolutionnaire dans l’engrenage au jour le jour de l’auto-accusation : un “Huit clos” stalinien au pays même de Kafka.
Artur London est le survivant exemplaire d’une grande génération. Né en 1915 d’une famille d’artisans, à Ostrava, centre minier et sidérurgique, il entre à quatorze ans aux Jeunesses communistes dont il devient secrétaire régional. Réfugié à Moscou en 1934 après plusieurs séjours en prison, il s’engage en 1936 dans les Brigades internationales et combat en Espagne jusqu’à la chute de la Catalogne. Entré dans la Résistance dès le mois d’août 1940, déporté à Mauthausen en 1944, il est un des principaux artisans du Comité de Résistance dans le camp. Il vit en depuis 1963.
Légion d’honneur, croix de guerre avec palme, médaille de la Résistance. L’ordre de la République tchécoslovaque lui a été décerné le 1er mai par le président Svoboda.
Gallimard – 1968