C’est un sentiment de justice qui a poussé Jacques Isorni, le défenseur du Maréchal Pétain, à publier aujourd’hui cet ouvrage qui constitue le complément de Souffrance et mort du Maréchal et qui contient un document psychologique d’un intérêt exceptionnel et d’une portée historique considérable : les lettres que, de ses prisons Philippe Pétain adressait à sa femme.
Isorni présente et commente cette correspondance avec une motion communicative. Présentation et commentaires, écrits avec cette langue forte qu’on lui connaît et que marque un souci constant et rigoureux de vérité, lui permettent d’apporter de passionnantes révélations sur le procès et la captivité du Maréchal, sur ses vrais rapports avec Charles de Gaulle, sur sa doctrine politique, sur son attitude à l’égard de l’Allemagne et du national-scoialisme, sur ses ultimes pensées de prisonnier.
C’est la Maréchale Pétain, dont l’auteur brosse d’une façon inoubliable le portrait de femme malheureuse et digne, qui, avant de mourir, a demandé à Jacques Isorni de publier cette correspondance. Le célèbre avocat apensé que celle-ci, permettant de connaître le Maréchal tel qu’il fut, contribuerait à lui rendre justice et à obtenir, selon ses dispositions testamentaires, la translation de ses cendre à Douaumont.
Aussi termine-t-il “C’est un péché de la France” par une adjuration aux juges qui ont condamné et aux Français qui ont accepté silencieusement la condamnation de celui qui s’était sacrifié pour les protéger. Cette adjuration par son patéhétique et sa mesure, prend le caractère d’un véritable appel à la nation.
Flammarion – 1962