Il y a des enfants près desquels on vit et qu’on élève, plus ou moins mal. Il y a ceux dont on s’est détourné, sous prétexte de travail, de divorce, ou de confort. Il y a ceux à qui l’on a refusé l’existnce et dont les légers fantômes, si bien tolérés par la morale moderne, reviennent parfois nous hanter. Il y a ceux, aussi, pour un homme dont la vie a été passablement désordonnée, qu’il a peut-être procréés, et qu’il ignore, qui grandissent loin de lui et qu’il ne connaîtra jamais ?
Jamais ?
Que se passe-t-il si le destin fait se rencontrer ces humains si proches et si lointains ? Révélation ? Illusion ? Quels ravages va provoquer dans le coeur d’un homme vieillissant, djà empêtré dans une paternité réelle, cette Bérénice soudain apparue, qu’il ne sait pas s’il convoite comme on convoite les trop jeuenes femmes ou s’il est bouleversé de découvrir en elle l’enfant idéla, l’enfant à son image, douré de toutes les vertus et de toutes les insolences, – l’enfant qu’il n’a pas eu, qu’il n’aura jamais, et qui serait tellement plus facile à aimer que Lucas, son fils…
Un homme, deux jours durant, est déchiré entre passé et présent, responsabilités réelles et engagements chimériques – entre Lucas et Bérénice.
La Fête des pères est un “tour de la paternité” en trente-six heures et neuf personnages. Le condensé d’un interminable malentendu. Un cri d’amour à bouche fermée.
Grasset – 1985
Très bon état