“Marche, marche autant que tu pourras ; – il marchera toujours avec toi, ton coeur !”
Dicton de l’Afrique équatoriale
D’un cri sonore, le tippoyeur de tête appela la relève.
Les quatre hommes de relève qui encadraient la chaise à porteurs coururent en avant. Posant sur le rebord du sentier les paquets qu’ils portaient, ils s’apprêtèrent à se glisser entre les brancards. Les changement d’équipe se fit sans heurt, très vite. Les huit corps noirs, un instant mêlés, se séparèrent à nouveaux en deux escouades. Les hommes relayés s’emparèrent des paquets qu’avaient abandonnés leurs camarades, et la marche se poursuivit…
… La tournée avait été dure. Depuis dix-neuf jours qu’ils étaient en route, il avait parcouru plus de trois cent cinquante kilomètres, visité vingt-neuf villages, couché sur des lits indigènes ou sur son “picot”, quelquefois dans des cases de chef, le plus souvent sous un vague abri hâtivement improvisé par ses hommes…
A Pierre B.-Desouches en souvenir de nos heures équatoriales
Editions d’Art H. Piazza – 1931