Salan, délégué général en Algérie
Eté 1958. Salan n’a plus d’illusion. Il sait désormais que le gouvernement ne tiendra pas ses engagements de conserver l’Algérie française. Retour sur l’un des plus grands traumatismes de l’histoire de France.
Après l’investiture de De Gaulle comme président du Conseil, le général Salan est confirmé dans ses fonctions de délégué général du gouvernement en Algérie. Pendant quelques mois, il s’efforce de poursuivre la lutte contre la guerre subversive du FLN, en l’appuyant par les réformes qu’avaient inititées le ministre Robert Lacoste avant le 13 mai 1958. Il s’agit de multiplier les signes de l’intégration de l’Algérie dans la Franc métropolitaine par la réforme des collectivités territoriales, par le collège électoral unique, par le vote des femmes musulmanes et enfin par l’élection des députés. Seule une politique dynamique de développement économique pourra faire reculer la pauvreté et permettre l’émergence d’une “nouvelle éliteé musulmane attachée à la France. Mais le gouvernement ne suit pas.
C’est ce que révèlent les archives du Général Salan, au travers desquelles on assiste à la rapide distorsion entre les objectifs officiels du délégué général et les ambiguïtés de l’entourage du chef du gouvernement. N’ayant qu’une interpétation restrictive de la notion d’intégration, De Gaulle modère en effet le succès des grandes consultations populaires.
Enfin le général Salan comprend que le Plan de Constantine, objet médiatique pour le gouvernement, ne portera jamais ses fruits, faute d’être financé entièrement.
On voit ainsi le début d’un drame, la fin “de l’illusion” dont Salan se faisait le champion.
Collection Histoire & Mémoires combattantes – 2010