Telle est, comme le disait récemment M. Stanley Baldwin, la conclusion d’un homme averti. Et cela semble bien être un avertissement des plus judicieux. L’avenir de notre nation, en fait celui du monde entier, est plein de difficultés et de dangers, mais par cela même plein de promesses, de merveilleuses promesses pour les jeunes gens qui sont capables d’en avoir la vision et d’en saisir le sens.
Et pourtant, le but de l’éducation, exception faite de l’enseignement scolaire digne de ce nom, est d’apprendre aux jeunes gens à ne considérer que leurs propres intérêts, à rechercher le siège le plus capitonné et à diriger leurs pas là où ils trouveront le moins de difficultés, au lieu de voir hardiement leur propre chemin, d’affronter les risques qu’il comprend et d’accepter les sacrifices qu’il nécessite.
Mon précédent ouvrage, La Route du Succès, avait pour but d’apporter aux jeunes gens des suggestions qui puissent les aider. Le résultat a dépassé mon attente et j’ai reçu une quantité de lettres de lecteurs qui avaient apprécié mon ouvrage, à la fois de jeunes gens et de parents demandant généralement de nouveaux “tuyaux”.
C’est pourquoi j’ai parfois publié de nouvelles suggestions dans le Daily Express et dans d’autres journaux. Répondant à de nombreuses demandes, je groupe ici pour le public un certain nombre des idées que j’ai exprimées précédemment, avec l’espoir que quelques-une d’entre elles pourront être utiles.
L’image de la couverture de ce livre a une signification. Elle doit monter que mon unique désir est de tirerà la corde des jeunes (car je crois en la génération à venir), de former une équipe nationale de citoyens sur qui l’on puisse comprer.
Le fait que les Routiers sont déjà partis dans cette direction me donne toute raison d’espérer atteindre un résultat favorable, si bizarre que l’idée en puisse paraître.
Je désire ardemment que vous compreniez, jeunes gens, que le pays a un urgent besoin de votre aide ; il a besoin aujourd’hui d’hommes animés de l’esprit civique, au lieu d’êtres égoïstes qui recherchent leur plaisir et d’hommes uniquement préoccupés de gagner de l’argent. Une occasion magnifique s’offre à vous d’apporter au monde la paix et la prospérité par la bonne volonté et la coopération.
Il est en votre pouvoir, si vous avez le véritable esprit, de concourir à l’avènement de sces bénédictions, non seulement dans votre propre pays, mais aussi dans le monde entier où règnent encore l’inquiétude et les soucis dus aux jalousies et aux craintes.
R. B-P.
Le Cap, septembre 1926
Editions Delachaux & Niestlé – 1946
Etat impeccable