Louis Lengrand est né en 1921 à Abscon, dans le Nord ; il a commencé à travailler à la mine à 13 ans. Au bout de 30 ans de service, il a bénéficié d’une retraite anticipée : il est silicosé à 80 %. Sur les 50 enfants qui firent jadis leur communion avec lui, 45 devinrent mineurs : à 52 ans, il reste parmi les quatre ou cinq survivants.
Son histoire n’est ni exceptionnelle ni édifiante : s’il peut nous la raconter, c’est qu’il a apprit le français voici deux ans. Ses camarades qui n’ont pas été comme lui en sanatorium ne s’expriment encore quand ch’timi.
Passant de la révolte à l’humour, la dureté à une certaine tendresse, Louis parle d’une France que nombre de Français ne connaisse guère.
Dans le Midi où ses poumons réapprennent à respirer et où ils rêvent d’une seconde vie, il a découvert un autre monde. Puisse son récit aidé à faire connaître le monde qui était le sien et celui de ses pareils – les mineurs du Nord.
Éditions du Seuil – 1974