Il n’entre pas dans le cadre de cet opuscule de rappeler l’historique complet de la sténographie. Nous nous contenterons de dire qu’elle a occupé, dans l’antiquité, une place relativement importante parmi les connaissances humaines ; qu’elle était enseignée dans les écoles publiques, et qu’elle servait, près des tribunaux, à prendre note de toutes les procédures judiciaires. On employait même les caractères sténographiques pour la rédaction des actes publics ; mais ces actes n’avaient force légale qu’autant qu’ils étaient grossoyés, c’est-à-dire écrits sans suppression de signes, signés et scellés par les tabellions (notaires).
Rappelons, pour mémoire, le nom de Xénophon (qui recueillit, à l’aide de signes abréviatifs, les entretiens de Socrate, son maître), et de celui de Tiron, affranchi et ami de Cicéron. C’est à Tiron, inventeur du système de sténographie romaine connue sous le nom de « notes tironiennes », que nous devons, entre autres monuments de l’histoire ancienne, la conservation du discours de Caton dans la conjuration de Catilina.
Si nous arrivons aux premiers siècles de l’ère chrétienne, nous voyons que l’usage des notes tironiennes (c’était le nom généralement donné aux procédés abréviatifs de l’écriture) était en grande faveur auprès des Pères de l’Eglise. C’est grâce à elles que les « Lettres de Saint Augustin » et les « Actes des Martyrs », recueillis par les Bénédictins, sont parvenus jusqu’à nous…
Librairie Hachette – 1920
Etat d’usage