Marseille est toute grise, le jour de mon départ.
Les trottoirs sont si luisants de pluie et les nuages si sombres qu’on dit,
vraiment, que c’est la rue mouillée qui éclaire le ciel.
Sur la Canebière passent des porteurs de couronnes qui descendent vers le Vieux-Port.
Des marchands basanés, riant et parlant fort, les suivent, chargé de bouquets,
et des pétales jalonnent leur route, le long des grands cafés, comme après une procession.
Ainsi que chaque année, le jour des morts,
elles vont fleurir le petit embarcadère du quai des Belges, où l’on prend le bateau pour le château d’If…
Editions Albin Michel – 1926
Edition reliée, état d’usage.