Il s’appelait Charlie Mears ; fils unique de sa mère, laquelle était veuve, il habitait le nord de Londres, d’où il venait chaque jour à la Cité travailler dans une banque. Il avait vingt ans et débordait d’aspirations. Je le rencontrai dans un “billiard saloon” où le marqueur l’appelait par son petit nom, tandis qu’il appelait le marqueur “Bull’seye”. Charlie m’expliqua, un peu nerveusement, qu’il n’était venu là que pour regarder ; et, comm ce n’est point un amusement de bon marché pour les jeunes gens que de regarder les jeux d’adresse, je suggérai que Charlie ferait mieux de retourner chez sa mère…
Mercure de France – 1946