Il n’y a pas cent ans, l’Afrique centrale n’était qu’un fouillis de tribus gouvernés par des chefs et des sorciers. Aujourd’hui ces mêmes tribus qui siègent à l’O.N.U. n’ont pas assez d’éloquence pour célébrer leur grandeur ni d’ingratitude pour oublier leur dette.
Pourtant, ce qu’elles sont, elles le doivent à l’Euripe, à de petits lieutenants, à des colons. “Les coloniaux, s’écrie Roland Dorgelès, dans ma jeunesse, ce mot soulevait l’admiration, c’était un titre. C’est devenu une injure. A peine ose-t-on le prononcer. Ils nous ont en trente ans conquis un magnifique empire ; leur récompense aura été l’oubli, puis est venu le reniement”…
Albin Michel – 1960