Jérôme Lejeune était un “signe de contradiction pour notre temps” selon les paroles du pape Jean-Paul II. Homme de foi, homme de cœur, il était aussi très grand médecin et un immense savant. Découvreur de nombreuses maladies d’origine génétique, dont la trisomie 21 est la plus connue, il fut un ardent défenseur de la vie et de la dignité de ce qu’il appelait “les blessés de l’intelligence” et auxquels il a consacré toute son existence, son énergie et son talent.
Sa fille Clara nous présente ici l’homme privé : heureux père de famille entourée d’enfants et de petits-enfants, grands chrétiens empreints d’une foi discrète et rayonnante, homme de culture animée d’un grand humour, mais surtout de race et d’une grande modernité qui a su vivre en harmonie avec lui-même et ceux qu’il aimait, sans jamais sacrifier au combat pour défendre les tout-petits et les malades de l’intelligence.
Médecins, chercheurs, Jérôme Lejeune prendra des engagements qui transformeront sa vie en destin. Savant reconnu sur la scène internationale, il restera un homme simple et bon, dont l’humidité est la lumière du regard frapperont tous ses interlocuteurs. Par fidélité à ses convictions, et parce que les handicapés mentaux seront les premiers concernés, les utilisera ses talents d’orateur et prendra son bâton de pèlerin pour défendre la vie des enfants à naître qu’il appelle “Tom Pouce”. Ce combat qu’il mènera jusqu’à ses dernières forces, même s’il ne s’avait perdu d’avance, fera oublier auprès du grand public toutes les avancées scientifiques essentielles qu’on lui doit sur les débuts de l’être humain, sur l’origine de l’homme et l’histoire des espèces, et qui font de lui l’un des pères de la génétique moderne.
Clara Gaymard-Lejeune, 37 ans, est mère de sept enfants. Énarque, il s’occupe des questions économiques et commerciales au Ministère des Finances.
Criterion – 1997