Je quitte l’université.
Ce souvenir m’est resté avec une netteté, pour ne pas dire un éclat extrordinaire.
C’était à Alger, par un après-midi du commencement de mars, mais si ensoleillé et si chaud que c’était déjà l’atmosphère de l’éblouissant printemps africai. J’étais dans toute la joie du succès. La Revue de Paris venait publier mon premier roman. Et j’allais, ce soir-là, à la Bibliothèque de la rue de l’Etat-Major, dite Bibliothèque Nationale, consulter ou emprunter je ne sais plus quel bouquin. Ce que je sais, c’est que jamais cette étroite ruelle, bordée de vieux logis mauresques, ne m’avait paru d’une telle intensité lumineuse. Une allégresse de fête, une impression de cfraîcheur dans l’air aride, sans doute à cause du rais d’ombre qui se découpait sur le pavé, en face des grands murs nus et tout blancs de chaux, où le soleil méridien semblait crépiter en goutelettes de lumière…
Librairie Arthème Fayard – 1938
Bel exemplaire, en bon état, non coupé